Une alliance, tout ça c'était bien beau mais en attendant derrière cette proposition de paix se cachait des choses particulièrement louche. La plupart des gens ne le soupçonnait même pas à dire vrai... Mais l'ESF était au premier plan, surtout pour Dyvan chargé d'enquêter sur les fameuse disparition. Oh elle n'était pas la seule mais le reste de son escouade était éparpillé un peu partout dans les autres quartiers... Et vu son caractère à elle, évidemment le chef avait décidé de lui coller Kollektor. Ô joie.
« N’avancez pas, c’est un secteur fermé. »
Face à Dyvan, deux hommes armés montaient la garde face à l'immense porte de métal ronde. La femme moulée dans une combinaison noire aux fibres luminescentes bleues, lâcha un bref soupir et sortit de sa besace un passe au nom de l'ESF servant uniquement de passe-partout dans les quartiers. Un petit cadeau de l'alliance, les différents chef de quartier et le conseil de l'Even avaient opté pour ça... Plutôt pratique d'ailleurs. Chacun des deux hommes s'écartèrent pour rejoindre une manivelle que tout deux se mirent à tourner, ouvrant les portes suffisamment grand pour que la discrète faucheuse puisse passer. Et tout aussi vite, les deux lourdes portes se refermèrent dans un léger bruit de choc alors que Dyvan se mit en route.
Ce qu'elle cherchait c'était à en savoir plus sur l'un des disparut de l'armée de Deadline. La dernière fois qu'on l'avait vu c'était ici, à Kollektor. Autant dire que l'accueil n'était pas franchement chaleureux dans le coin... Tant mieux, les infectés du quartier n'étaient pas les seules têtes brûlées. S'approchant d'une vielle femme, Dyvan lâcha.
« Kollektorskaya , où est-ce que je peux les trouver ? »
C'était comme si elle venait de lâcher les pires immondices. La femme agita les mains, tentant de la faire reculer en baragouinant quelques paroles dans une langue parfaitement étrangère. Dyvan fronça les sourcils et observa la vieille femme qui ajusta son châle et reprit sa route. Bon, et maintenant ? Un rire gras se fit entendre et la faucheuse pivota doucement, braquant ses yeux bleu sur la silhouette d'un homme débraillé et au sourire immonde.
« Tu cherches la Bratva gamine... ? Toi t'as pas froid aux yeux... »
« Vous savez où je peux la trouver ? »
« Oh mais oui... Partout ! »
« Va falloir être un peu plus précis que cela. »
L'homme s'approcha, se décollant du mur d'un coup d'épaule et détailla la femme. En voilà un qui attendait quelque chose.
« Et j'aurais quoi en échange ? »
« Ça dépendra de ce que vous avez à me dire. »
« Dire ? Rien... En revanche je peux te montrer, gamine. »
Il souffla, se frottant les mains en sautillant de joie. L'énergumène n'inspirait aucune confiance à Dyvan qui hocha néanmoins la tête et décrocha un petit objet métallique de sa ceinture et l'agita avant de le lui tendre.
« C'est quoi ça ? »
« Appuies sur le bouton. »
L'homme fit tourner le petit objet entre ses doigts puis cliqua sur le petit renfoncement dans le métal et aussitôt le bout s'éclaira d'une vive lumière azurée. Une lampe de poche, aussi discrète que puissante.
« AHAHAH ! Merci pour le cadeau ma petite ! Allez suis-moi. »
Et il se faufila parmi la foule. Il y avait un monde fout dans cet endroit, les gens vivaient comme des rats... En plus d'en avoir l'odeur et l'aspect. C'est après quelques minutes de marche qu'il s'arrêta devant un bâtiment en béton pas vraiment bien entretenue. Sur un tissus, une fleur était dessiné, probablement une rose ou un lotus, bref... quelque chose dans ce genre là. Dyvan jeta un coup d'oeil et l'homme désigna la porte.
« C'est à la Bratva, ici tu trouveras pas mal de leur membres... »
« Et si je veux voir le chef ? »
L'homme éclata de rire, si fort qu'il fini par s'étouffer et cracha un glaire jaunâtre sur le sol avant de renifler et frotter son nez énergiquement.
« Nah gamine... C'est pas comme ça que ça marche. On approche pas le lion aussi facilement. C'est lui qui viendra à toi...mais vu ta trogne, ça j'en doute. Les femmes de l'Even sont trop laides et chétives. »
Adorable compliment. Dyvan arqua un sourcil et se contenta d'entrer dans le bâtiment. Il y faisait étrangement chaud et l'air sentait les épices, les plantes aussi... Un drôle d'endroit, d'autant que Dyvan ne savait pas du tout dans quoi elle venait de mettre les pieds. Mais elle le découvrit bien vite en écartant un rideau, tombant sur une pièce où des femmes nues et lascives se frottaient à des hommes quand elles ne le faisait pas entre elle. Les gémissements de plaisir, parfois de douleur aussi... Manquèrent de faire fuir la faucheuse qui déglutit face au spectacle. Une maison close... Elle avait déjà entendu parler de ce genre d'établissement mais n'en avait jamais vu.. Et là d'où elle venait, le sexe était une chose à la limite du tabou, très mal vu en dehors du mariage. Inutile d'en dire plus sur sa propre condition et le choc que pouvait provoquer une telle vision.