[Octobre 2350] Let me try

3h45 du matin, Octobre 2350 à la deadline quartier Est,

Mon nom est Ashes Voltchkov et je vis depuis vingt-sept ans dans ce quartier Est qu'est Kollektor. Je suis de la deadline, dans ce territoire où tous les infectés sont réuni, chacun dans divers lieux suivant leurs « origines ». Ouais, des origines qui ont disparu depuis que l'humanité tout entière a failli être éradiquée par cette bombe nucléaire. Les Hommes n'ont pas encore compris que nous nous autodétruisions depuis que nous dévorions toutes les ressources de notre planète, que nous cherchions à aller toujours plus loin dans la science et bien entendu, à aller nous foutre sur la gueule comme des malpropres. Parce que l'Homme n'est qu'une abomination. Pas tous, fort heureusement. Moi, je me cantonne dans ma station fabriquée de mes mains et avec l'aide de deux trois potes de l'époque, sûrement morts depuis. Depuis que je fais ce boulot, je n'ai jamais vraiment eu des problèmes. Je me protège comme je peux avec l'aide de mes clients potentiels comme Lyov Solokoff. Bien que dangereux, je reste son petit chouchou en ce qui concerne la vente d'armes. Souvent, j'arrive à dégoter quelque chose qui lui titille le regard. D'ailleurs, je lui ai proposé un magnifique sniper bien qu'un peu rouillé. Je ris jaune en pensant que je pouvais le réparer avant mais j'avais besoin de thune et offrir mes services en prime n'est jamais de refus si une affaire vaut de l'or !

Je réussis à me faire un nom dans la deadline Est. On me surnomme « Apple Dash » pour les bleus qui débutent dans le métier. Au moins, je fais ma petite pub' et ça marche du tonnerre. Le quartier Est a besoin de moi tout comme j'ai besoin d'eux. Ils me font vivre avec leur besoin de se restaurer en armes blanches ou a feu. Je suis la femme qu'il leur faut ! Malheureusement pour moi, mon service a besoin d'être très souvent refourguée vu la quantité de personnes qui viennent me voir chaque jour. Je me fais du pognon mais, ayant souvent besoin d'aller à l'extérieur du côté du Middlepass, il me faut employer quelques hommes à mon service. Ou encore faire affaire à des récupérateurs. Quelque part, c'est un cercle vicieux qui ne s'arrêtera jamais. Les récupérateurs et autres types d'hommes pouvant m'être utile pour mes recherches d'armes et munitions sont rémunérés par moi qui revends ses bijoux à des plus gros investisseurs. Tout le monde y trouve son compte au final. C'est un métier qui me plaît, de part le fait que je risque d'être moins emmerdée. Je suis dans la zone neutre, je ne me mêle d'aucune affaire en particulier.

Je n'avais rien à fumer depuis plusieurs dizaines de jours, je devais faire avec. Emmitouflée dans cette vieille doudoune recousue, je me tourne les pouces et attend l'heure avant de prendre la route cap nord pour arriver en dehors du quartier afin de partir pour chercher du matos. Bien entendu, j'allais prendre ma bécane. Partir dans Middlepass sans mon tas de ferraille qui me permettrait de placer ma cargaison, ce serait impensable ! Mes jambes étaient posées sur la table, croisées, les pieds bien enveloppés dans ces bottes en cuir renforcé. Il ne fallait pas que je tarde de trop, histoire de ne pas éveiller de soupçon. De toute manière, je me sentais plus vivante la nuit. Depuis mon entretien avec le lion du kollekor, je n'arrivais pas à me sortir de tête quelques situations et répliques que nous avons échangées. Il fallait que je parte et que je me vide la tête. Pour réussir à passer à Even, je devais avoir encore plus d'argent, de thune et de réputation. Ce n'était pas le moment de flancher. Je crois que la personne avec qui je fais affaire se nomme « K ». On m'a aiguillé sur lui, il paraît que c'est un bon ! Allons vite voir ça. Regardant une dernière fois ma vieille piaule, je pars d'un pas rapide vers le pseudo-porte de taule et la referme avec le plus de délicatesse possible. Prenant ma bécane, je roule vers ma prochaine destination.



4h25, Au nord de la Deadline Est.

La personne avec qui j'ai rendez-vous n'a toujours pas pointé le bout de son nez. J'espérais qu'elle ne m'ai pas faite faut bond ! On ne doit pas jouer au plus malin avec moi non plus. Je saurai faire tarir cette réputation de « bon mercenaire ». Je portais un casque de moto, la visière transparente, me protégeant du froid hivernal qui me faisait frémir. Dans une ruelle légèrement éclairée par des lumières artificielles, je me positionnais près d'une vingtaine de petites maisons détruites. Je m'étais rapprochée de cet endroit en tenant mon tas de ferraille sur le côté, évitant ainsi de réveiller la populace des alentours avec mes bruits de moteur. Avec mon cher mercenaire, nous allions sortir de cette zone située sous Terre pour retrouver les ruines de New york. Sur moi, je disposais d'un Walker P9m avec une vingtaine de munitions, d'un couteau de chasse et de ma mitraillette. Malgré le froid, je ressentais cette adrénaline montée, l'impatience de voir cet homme arrivé, expliquer les conditions et partir à la chasse. Certes, cela serait dangereux mais il nous fallait passer en dehors de la deadline pour que je puisse récupérer de l'équipement à revendre. En haut, ce n'est pas ça qu'il manque ....

Franchement devoir me lever aussi tôt m'agaçait déjà. J'espérais que le jeu allait en valoir la chandelle ! Tandis que je me hâtais dans le froid, je me mis à réfléchir à ce boulot mystérieux.
J'avais rendez-vous avec une certaine Ashes Voltchkov dixit « Apple Dash », elle commençait à se faire une bonne petite réputation dans le milieux des dealers d'armes. D'après mes sources elle était clean mais comme à mon habitude je me méfierais jusqu'à en avoir le cœur net. Mais le plus important surtout c'est que la récompense risque d’être à la hauteur, je ne me serais pas emmerdé à l'aiguiller vers moi dans le cas contraire.
Tout en tournant à un coin de rue, je me mis à pester dans mon masque. Non mais vraiment quelle idée de me faire sortir à une heure pareille. Personne dans les rues, nulle foule où me fondre, rien du tout ! Je me voyais obligé de prendre des détours pour pouvoir passer dans les plus petites ruelles et rester discret. Y'avait pas intérêt qu'elle râle à cause d'un quelconque retard.
Arrivant enfin en vue du pâté de maisons, j'avisais une silhouette proche d'une moto. Nous y voilà enfin ! Je longeais les murs, me glissant d'ombre en ombre sans me faire remarquer et m'adossais contre des débris à quelques mètres derrière elle. Ajustant mon masque, j'adoptais ma voix de marchand.

« Mademoiselle Apple je présume, je suis « K » et conformément à notre accord nous pouvons commencer à discuter des clauses du contrat à venir. Je tiens tout d'abord à rappeler que je n'offre mes services que si la récompense me satisfait. De plus si nous arrivons à un accord satisfaisant aujourd'hui, il est hautement probable que me contacter pour de futurs boulots sera plus simple et moins contraignant niveau financier. »

Je me relevais et fouillais dans mes poches pour en sortir un papier froissé et un morceau de charbon. Pour enfin reprendre la parole sur un ton bien plus sérieux.

« Maintenant que les présentations sont faites, passons dans le vif du sujet. »

Je ne pus réprimer un sourire carnassier derrière mon masque et je priais pour qu'il ne s'entende pas dans ma voix.

Un homme s'approcha, vêtu comme la plupart des gens ici et muni d'une arme. Son masque cachait son visage, ce qui ne me permettait pas de déceler les petites manies. Souvent, en tant que marchand, on repère les personnes avec qui on peut avoir confiance ou non, voir des tics de langage, cette venue était importante pour mes affaires vu qu'il me fallait une précieuse aide pour aller en haut et récupérer de quoi revendre. Brisant un silence, mon collaborateur se présenta sous le nom de « K ». Il souhaitait connaître en détail ce qu'il y avait comme contrat pour lui. Je lui dis formellement comment cela allait se passer. Il prit soin de prendre un papier et un bout de charbon. Rares étaient les hommes sachant écrire et lire de nos jours. En tant que trafiquante d'arme, j'ai pu avoir ce luxe de comprendre l'écriture et la lecture. Si je m'entendais bien avec ce type, il serait certain que je garderai contact.

- Bonsoir. Tout d'abord, une fois que nous aurons pu trouver en haut tout ce dont j'aurai besoin ou du moins … une bonne partie, je pourrais vous offrir des munitions et une arme. Ce qui est amusant car c'est ce que l'on va chercher dans le monde extérieur. Si nous trouvons de la nourriture, nous pourrions également la partager. Ce serait du 50/50 à partir de là. Mais sachez que si nous collaborons pour la suite, je pourrais vous faire des prix sur des stocks qu'habituellement, je fournis à Lyov Solokoff. Qu'en dites-vous ?

Alors que la voix de K était déformée par son masque, j'essayais de jeter un œil à travers ses lunettes. Seulement, l'obscurité était trop prononcée pour que je puisse observer et détailler cet homme. Je ne désirai aucune entourloupe. Notre marché semblait plutôt clean ! S'il m'aidait, il aurait des munitions et une arme gratos en échange de tout ce que nous trouverons en haut. Si nous trouvons à manger, alors nous allions faire du moitié moitié afin que chacun puisse survivre dans cet environnement hostile.

- De toute manière, il nous faudra nous dépêcher. Nous ne pourrons rentrer ici qu'à partir de la nuit tombée afin d'éviter de croiser la milice d'Even ou encore de sales types qui voudraient prendre mon stock ou mon vieux tas de ferraille. D'ailleurs, je songe à utiliser ma bécane. Si nous pouvions trouver une pompe à essence, j'en profiterai pour remplir un, voir deux jerricans. Des suggestions ?

Ma bécane était mon meilleur moyen de locomotion et il est rare de pouvoir en posséder en bon état. Certes, ce n'était pas la moto la plus rapide, ni la plus belle et la plus silencieuse du monde mais elle m'aidait à transporter toutes mes marchandises et à atteindre rapidement mes rendez-vous en quelques minutes seulement. Sans cet outil, mon travail et ma réputation en auraient pris un coup. Voilà pourquoi j'y fais attention et que je suis toujours à bichonner ce vieux tas cabossé. Je tapotais légèrement sur le devant de ma bécane et souriais de toutes mes dents.